Le baril d’amour

Tous mes amis blogeurs me disent de faire des blogues plus souvent, de les faire courts, de mettre des liens, etc. Je suis probablement un blogueur différent, je préfère prendre plusieurs heures pour vous faire un texte qui est porteur de sens. En tout cas, pour l’instant c’est comme ça!

C’est à travers une petite histoire que je vous parle aujourd’hui…serez vous capables de vous arrêter et prendre le temps de lire cinq pages? Je vous suggère de laisser votre tête de côté et de lire cette métaphore avec votre cœur.

Le baril d’amour

Il était une fois une personne qui en avait assez de toujours avoir à combattre pour vivre sa vie. Un jour, elle décida de partir sur une route avec un sac à dos contenant de la nourriture et quelques vêtements. Après plusieurs jours de marche, la personne arriva à une croisée de chemins. Déjà fatiguée par sa vie et le trajet, elle se demanda pourquoi lui fallait-il encore décider quelque chose.

Tout près de là, il y avait une grosse roche sur laquelle elle s’est finalement assise. À sa gauche se présentait un chemin droit, d’apparence sans embûche, tandis qu’à sa droite, le chemin menait tout droit à une haute montagne.

Confuse, la personne décida d’aller demander conseil à sa tête quant à la meilleure direction à prendre. Aussitôt, la tête suggéra le chemin de gauche parce que, de façon logique et dans l’état actuel des choses, il serait préférable d’aller vers ce qui semble le plus habituel et le plus facile. D’un geste naturel, la personne remercia sa tête pour son conseil.

Après quelques instants, elle eut l’intuition d’aller vérifier ce que son cœur pensait de la situation. Après tout, elle ne lui avait fait que très peu de place et ce depuis fort longtemps. À sa grande surprise, son cœur lui suggéra d’emprunter le chemin de droite parce qu’il avait l’impression, le sentiment qu’il y avait quelque chose de bon. La personne a immédiatement réagi en disant au cœur qu’entre une intuition et la logique, la logique semblait de bien meilleur conseil. Dans sa sagesse et une infinie tendresse, le cœur ajouta, qu’il n’était et n’avait jamais été là pour imposer quoique ce soit, le plus qu’il pouvait offrir était une intuition, un « feeling ».

Dépourvue et agacée par ces histoires sur l’intuition, suivre ce que l’on ressent, écouter sa voix, etc., la personne se releva de sa roche et d’un geste brusque prit le chemin de gauche.

Bonne en, mal en, elle sentit comme une pression au niveau de son corps et encore plus de fatigue. L’impression, une fois de plus de trahir quelque chose qui vient de l’intérieur s’accentuait. Malgré tout elle continua d’avancer lourdement comme si le conseil de sa tête d’emprunter le chemin de gauche la sécurisait par sa facilité et sa familiarité mais …. C’est comme si la douleur procurait un certain réconfort, une impression de déjà vu.

À bout de souffle et épuisée, elle s’effondra sur le sol les yeux remplis d’eau et d’un mélange d’émotions comme la peine, la colère, l’amertume, elle était remplie de confusion et ses forces conscientes s’effritaient de seconde en seconde, jusqu’au sentiment de perte de contrôle. C’est à ce moment qu’elle réalisa que sa tête avait mené, jusqu’à maintenant, sa vie et que si elle continuait à ce rythme, elle en mourrait probablement.

Péniblement, elle se releva, encore confuse mais cette fois-ci guidée par l’intérieur. Son état de délabrement physique et psychologique était tel que même la crainte de faire confiance à son cœur était anesthésiée. Poussée par elle ne sait quoi, elle rebroussa son chemin et emprunta le chemin de droite.

Aussitôt, quelque chose de petit en elle lui apporta un léger réconfort. Fragile et abandonnée, elle regardait la montagne en se demandant comment ferait-elle pour parvenir au sommet. C’est à ce moment qu’elle entendit son cœur lui dire d’une voix calme, chaude et sereine : un pas à la fois.

La grande différence entre le monde de sa tête qui était davantage axé sur la performance, le paraître, le rationnel, la logique et le monde de son cœur, de son être provoqua une crise terrible. C’était comme si la tête refusait carrément d’échanger son trône ou du moins de le partager avec le cœur. Comme si la tête se sentait menacée par une plus grande présence du cœur. La violence fut telle que la personne pensa à rebrousser pour reprendre le chemin de gauche ou tout simplement à se laisser mourir là.

C’est à ce moment que la petite flamme du réconfort se ralluma de nouveau, la personne avait de la difficulté à l’idée que quelque chose de beau à l’intérieur d’elle puisse être avec une douce présence, sans conditions et sans attentes. Bien qu’étrangère à la vie de la personne qui habitait sa tête, cette présence saine prenait discrètement la place que la personne lui donnait. Dans toute cette ambiguïté, et poussée par un léger sentiment de curiosité, la personne décida donc de continuer de marcher vers la montagne.

Logiquement, pour la personne, entreprendre le défi de grimper la montagne dans sa condition actuelle était risqué « et parsemé d’inquiétudes qui semblaient vraies ». Poussée par les dernières énergies, pas à pas, elle commença son ascension.

À ce moment-ci de l’histoire, j’ose vous introduire la fée clochette du film Peter Pan. Imaginez la personne partagée entre son excitation de prendre une nouvelle direction pour vivre pleinement la beauté de son être, et l’agitation qui réanime les peurs, les anxiétés, la survie et stimule le retour aux anciens comportements, au confort inconfortable voir même douloureux.

C’est en pleine session de tiraillement à deux doigts du sabotage que la fée clochette entra en scène. Pendant un repos bien mérité, partagé entre la contemplation simple de la nature et l’agression des pensées négatives toujours présentes, Clochette dit : Chaque pas que tu feras te rapprochera de toi, tantôt dans ton coté lumineux et tantôt dans ton ombre. Laisses-les cohabiter, les deux sont ta force. Apprends à accueillir ton ombre, elle a aussi ses trésors cachés.

En montant ta montagne, une force d’attraction tentera de te faire revenir sur tes pas pour retrouver tes vielles habitudes. Tu dois donc être vigilante, garder ta conscience éveillée afin d’éviter les mécanismes de sabotage qui se mettront en fonction. Les épreuves peuvent être nombreuses mais dis-toi qu’à chaque fois que tu sentiras les saboteurs se présenter, c’est une occasion d’accueillir ton ombre et surtout de réaliser que leur présence est signe que tu avances, que tu grandis, que tu progresses. Rechoisis-toi, autant de fois qu’il le sera nécessaire. Évite le piège de la comparaison. À ce jeu, tu trouveras toujours mieux et pire.

Pour arriver au sommet, le chemin montera un peu, beaucoup, passionnément de telle sorte que tu pourras vivre l’exténuation et perdre le contact avec toi-même. En d’autre temps le sentier descendra, à ce moment, la colère, la frustration d’avoir fait tant d’efforts pour rien pourront aussi te faire perdre le contact avec toi-même. Il y aura aussi ses plats, des petits qui permettront le repos et les grands qui finiront par provoquer la tristesse, le découragement, l’anxiété, le goût d’abandonner. Ici encore, tu seras plus susceptible de perdre le contact avec toi-même.

Comme ton cerveau n’aime pas les vrais changements, il attendra les moments de perte de contact avec toi-même pour activer tes saboteurs. Sois vigilante, chez la plupart des gens les saboteurs gagnent souvent la partie.

Avec les conseils de la fée, la personne entreprit son ascension et fut bien sûr confrontée à tout ce que clochette avait dit. Cependant à chaque pas que la personne faisait, elle se rapprochait de la force de son être et malgré bien des épreuves, le sentiment de plénitude grandissant lui donnait la force et l’engagement face à elle-même de continuer. Plus elle montait, plus la douleur laissait sa place au plaisir.

Rendue au sommet, l’émerveillement était à son comble. La beauté de la nature et la beauté de sa nature étaient maintenant au diapason. C’est à ce moment qu’un autre personnage entre en scène : le sage. Se sentant observée, la personne regarda autour d’elle pour finalement croiser le regard d’un vieux sage accueillant et paisible. C’est à ce moment qu’elle se dirigea vers ce mystérieux personnage au charisme pénétrant. Dénudée de peurs, la personne s’adressa directement au sage, comme si sa présence, là, en ces moments était normale. « Pouvez-vous me dire ce que signifie aimer et être aimé? » Le sage sourit et lui dit à son tour : « imagine un baril, un tonneau dans lequel on dépose le vin ou la mélasse. Chaque être humain à un baril à l’intérieur de lui et dans ce baril, il y a l’amour que tu te donnes. Pas l’amour de ceux et celles qui sont près de toi, qui travaillent avec toi, non, non, non, ton amour de toi.

Premièrement, regarde à l’intérieur de toi et dis-moi quel est ton niveau d’amour dans ton baril? Au quart, à demi au trois quarts, peut- être y a-t-il un trou de sorte que tout ce qui entre en sort aussitôt. Sois sincère avec toi- même; quel est ton niveau d’amour de toi?

Deuxièmement et peu importe ton niveau, tu dois faire tout ce que tu peux pour emplir ton baril d’amour de toi. Une fois plein, tu dois le faire déborder. Écoute-moi bien, une fois que ton baril déborde, prends ce qui déborde et partage-le avec ceux et celles que tu aimes. Autant que possible ne laisse personne, ni aucune circonstance puiser une seule goutte dans ton baril d’amour. Si tu laisses les gens et les circonstances puiser dans ton baril d’amour, tu n’en seras que blessée et affaiblie.

À ces mots, la personne dit au sage : mais est-ce que ce n’est pas égoïste de tout garder l’amour qui est dans notre baril? Le sage répondit : c’est possible. Si tu fais tout ce que tu peux pour emplir ton baril, le faire déborder et que tu gardes tout cela pour toi, tu agis de façon égoïste. Par contre si tu partages ce qui déborde, tu te respecteras et donneras aux autres de l’amour qui rend libre.

Imagine le jour où tu arrives à pouvoir, la plupart du temps, aimer une personne de l’amour qui déborde de ton baril et que tu es aimée de l’amour qui déborde du baril de l’autre…WOW

Rappelle-toi : Autant que possible ne laisse personne, ni aucune circonstance puiser une seule goutte dans ton baril d’amour. Plus ton baril est plein, plus ton potentiel peut s’épanouir pleinement. Monte tes montagnes personnelles et professionnelles, peut-être que Clochette et le sage t’y attendent déjà!

Bonne année 2009, merci à tous ceux et celles qui prennent le temps de me lire, de me laisser des témoignages, et de me partager avec ceux et celles que mes textes peuvent rejoindre et leur faire du bien.

Publié sous: Estime de soi,Lumière,Ombre

3 Comments

  • 1. Annie  |  3 février 2009 @ 12:08

    J’apprécie la formule telle qu’elle est et le texte est magnifique. Être le plus prêt possible de mon être, voilà ma quête. Je te remercie de faire parti des outils qui m’y guident. Je te souhaite une belle journée.

  • 2. Carole Leblanc  |  3 février 2009 @ 18:26

    Te lire fait du bien.
    S’aimer et prendre soin de soi, surtout pour une femme est difficile parfois. On a tendance a s’oublier pour les autres mais ce n’est pas le bon chemin car tot ou tard, on risque le vide…

  • 3. Martina  |  7 avril 2009 @ 10:27

    Voici un bien joli « conte » et j’entrevois l’amour et surtout l’estime de soi sans laquelle on ne peut avancer, voire qui nous détruit. Et un jour une prise de conscience. Je suis Moi et rien ni personne ne m’imposera sa route. Je trouverai mon chemin et, libérée des entraves que la société cherche à nous imposer, jaillira enfin l’amour et une vie bien remplie.