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L’intimidation; rien dire, rien faire font de nous des complices

Je me souviens de ce jeune enfant de cinq ans qui, en plus de commencer la maternelle, fut confronté à l’intimidation d’un autre élève. Bien plus grand et plus fort, celui-ci le menaçait dans l’autobus le matin en lui disant que le soir venu, il en mangerait toute une. Imaginons quelques secondes cet enfant de cinq ans qui commence sa vie scolaire en vivant du terrorisme relationnel et la peur de la violence physique. Bien que l’école fut un endroit sécuritaire, les allers et retours dans l’autobus étaient tellement anxiogènes qu’ils occupaient toute la place dans le cœur et la tête de l’enfant. Ce suspense maléfique dura plusieurs mois jusqu’à ce qu’un ami de classe encore plus baraqué que l’agresseur, transmis, grâce à une raclée bien soulignée, le message de laisser l’enfant tranquille.

Malgré tout, en plus de manquer de disponibilité intellectuelle en classe, le corps de l’enfant commença à somatiser, à montrer des signes de détresses. Pour le reste de sa vie l’enfant dû composer avec la peur, le doute, le manque d’estime de soi. Même avec des personnes bien attentionnées, l’enfant est demeuré méfiant.

De par son intensité, l’intimidation peut laisser des traces lourdes de conséquences sur le développement d’un enfant, d’un adolescent et bien sûr, d’un adulte.

Lorsque vous voulez évaluer votre vie, vous pouvez le faire en fonction de trois axes, soit, Corporel, Intellectuel et Affectif. L’intimidation peut marquer une personne au fer rouge et les conséquences peuvent être nombreuses, voire même fatales. L’intimidation peut détruire l’être humain à petit feu. Chaque brûlure est cumulative et finit, dans certains cas, par avoir raison de la santé corporelle, intellectuelle et affective.

Nous associons souvent le mot intimidation au monde scolaire mais, comme vous le savez, il en existe aussi dans les couples, les familles et au travail. Dommage que l’intimidation pour certaines personnes soit une attitude valorisée et valorisante.

Pourquoi certaines personnes ont-t-elles recourt à ce mode relationnel si destructeur?

D’où vient leur besoin d’avoir des otages?

Qui ou quoi leur ont enseigné ces techniques pernicieuses d’humiliation de manipulation et de dominance?

Quelle est l’impacte, entre autre chez les enfants et les adolescents, du milieu familial, de la fratrie et que dire de l’exposition prolongée aux jeux vidéos violent en bas âge?

Pourquoi ces agresseurs choisissent-ils souvent des gens sympathiques, intelligents, qui réussissent et qui rayonnent?

Pourquoi ces gestes de violence gratuite sont-ils souvent valorisés par une partie de l’entourage?

L’intimidation peut être considérée comme une arme de destruction massive. Certaines personnes qui y sont confrontées s’en sortent bien tandis que d’autres en souffrent même mortellement. L’enfant, l’adolescent et l’adulte confronté dans sa vie personnelle et/ou professionnelle a souvent beaucoup de difficulté à dénoncer la situation. L’isolement, la peur, la honte, le doute, l’insécurité, le rejet, etc. ont souvent raison de la personne.

IL FAUT DÉNONCER L’INTIMIDATION. ÊTRE EXPOSÉ À L’INTIMIDATION EST EXTRÊMEMENT DANGEREUX POUR LA SANTÉ PHYSIQUE, INTELLECTUELLE ET AFFECTIVE. CE N’EST PAS SEULEMENT LE NOMBRE DE FOIS QUE LA PERSONNE EST EXPOSÉE QUI EST DANGEREUX MAIS BIEN SON INTENSITÉ. DANS CERTAINS CAS, UNE SEULE FOIS SUFFIT POUR CRÉER UN TRAUMATISME.

Attention à ceux et celles qui seraient portés à banaliser la dénonciation de l’intimidation à l’école, à la maison ou au travail. À vos yeux, la situation peut vous paraître banale mais aux yeux de la personne qui le vit, ça peut être fatale.

J’aimerais que vous preniez le temps de vous regarder et de vous questionner s’il vous arrive de vivre ou de faire vivre de l’intimidation dans vos milieux de vie personnels et professionnels. Nous devons nous protéger et protéger ceux et celles qui en sont victimes.

Certaines personnes (enfants, adolescents, adultes) en souffrent en silence, d’autres en souffrent dans le tumulte. Certains en meurent à petit feu tandis que d’autres s’enlèvent littéralement la vie.

Nous pouvons émettre l’hypothèse que ceux et celles qui se suicident veulent davantage arrêter de souffrir que de mourir.

Luc Doyon

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J’ai peur !

J’ai peur

Tu as peur

Il a peur

Nous avons peur

Vous avez peur

Ils ont peur

 

Elles font partie de votre vie personnelle et professionnelle. Elles sont partout autour de vous. Elles s’apprennent au gré du temps et des expériences. Elles sont parfois grosses et parfois petites. Elles se transmettent même de génération en génération. Quelques fois elles paralysent et d’autres fois créent une énergie incroyable de dépassement de soi.

Récemment, j’ai participé au coaching d’une équipe de voile composée d’enfants de 10 à 15 ans au Cap Hatteras. Expérience mémorable d’une richesse incommensurable.

Un soir, nous échangions sur les saboteurs de succès et devinez quoi, les peurs sont apparues comme un point central de nos discussions. Laissons, tous autant que nous sommes, les enfants nous enseigner quelques lignes de leurs vies. Il vous appartient, chers adultes, de vous donner le privilège de transférer le tout dans vos vies personnelles et professionnelles.

Pour les enfants, il était très clair que la peur pouvait avoir deux rôles. Le premier en est un de protection, et le deuxième de saboteur de succès. Dans le premier cas, la peur que le gréement cède sous la pression du vent et des vagues poussait les enfants à redoubler de prudence au moment de préparer leurs bateaux pour la journée. Leur niveau de concentration était tel que la majorité s’appliquait davantage. Je dis la majorité parce qu’il y a ceux pour qui la peur était tellement envahissante que leur jugement et leurs gestes en étaient altérés. Les enfants vivaient la même peur mais avec des réactions totalement opposées. Ce qui était pour une partie du groupe, protection devenait pour les autres, sabotage. Bien qu’ils avaient les mêmes qualités de navigateur, la peur les enfermait dans une prison où l’anxiété devenait maître à bord.

Confrontés à cette différence entre les différents participants, les enfants ont poussé leur réflexion plus loin. Ils sont arrivés au constat qu’il y avait les peurs vraies et les peurs fausses. Dans les peurs vraies, il y avait celles qui nous protègent et celles qui nous empêchent d’aller plus haut et plus loin. Dans les peurs fausses, celles qui viennent des autres et que l’on entretient et celles que l’imaginaire construit.

 

Exemple d’une peur vraie qui protège :

Dans 20 nœuds de vent et des vagues de six pieds je suis mieux de bien préparer mon bateau. J’ai peur, je vais donc redoubler de prudence pour avoir du plaisir sur l’eau.

 

Exemple d’une peur vraie qui limite :

Dans 20 nœuds de vent et des vagues de six pieds, j’ai peur que tout arrache et que je chavire, je préfère rester au bord.

 

Exemple d’une peur fausse qui vient des autres :

J’ai peur, il est impossible de faire de la voile dans 20 nœuds de vent avec des vagues de six pieds, je le sais parce que mes parents me l’ont dit.

 

Exemple d’une peur fausse imaginaire :

Dans 20 nœuds de vent avec des vagues de six pieds, j’ai peur que la pieuvre qu’il y a dans le film Le Pirate des Caraïbes vienne ensevelir mon bateau et moi aussi.

 

Les enfants réalisent donc qu’ils peuvent avoir plus de pouvoir et de contrôle sur leurs peurs qu’ils le croyaient  au départ. La simple possibilité d’admettre que bien des peurs soient fausses a poussé les enfants à les confronter avec la réalité.  Résultat, la majorité des peurs énumérées par les enfants ont été surmontées, avec conséquence une augmentation significative de l’estime de soi et des brillants plein les yeux.

 

Affronter sa peur par l’action dans un contexte sécurisé s’avère dans la plus part des cas une excellente thérapie…essayez, vous verrez et ressentirez la différence.  Et si la vie était encore plus belle au-delà de la peur!

 

Pour nourrir votre réflexion voici un texte de Jacques Salomé :

 « Il était une fois le Magicien des Peurs »

Il était une fois le Magicien des Peurs, dans un des pays de notre monde, un homme que tous appelaient le Magicien des Peurs.

Ce qu’il faut savoir, avant d’en dire plus, c’est que toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants de ce pays étaient habités par des peurs innombrables.

Peurs très anciennes, venues du fond de l’humanité, quand les hommes ne connaissaient pas encore le rire, l’abandon, la confiance et l’amour.

Peurs plus récentes, issues de l’enfance de chacun, quand l’innocence d’un regard, l’étonnement d’une parole, l’émerveillement d’un geste ou l’épuisement d’un sourire se heurtent à l’incompréhensible de la réalité.

Ce qui est sûr, c’est que chacun, dès qu’il entendait parler du Magicien des Peurs, n’hésitait pas à entreprendre un long voyage pour le rencontrer. Espérant ainsi pouvoir faire disparaître et supprimer les peurs qu’il ou elle portait dans son corps, dans sa tête ou qui simplement accompagnaient sa vie. Nul ne savait comment se déroulait la rencontre. Il y avait chez ceux qui revenaient du voyage beaucoup de pudeur à partager ce qu’ils avaient vécu. Ce qui est certain, c’est que le voyage du retour était toujours plus long que celui de l’aller.

 Un jour, en enfant révéla le secret du Magicien des Peurs. Mais ce qu’il en dit parut si simple, si incroyablement simple que personne ne le crut.

« Il est venu vers moi, raconta-t-il, m’a pris les deux mains dans les siennes et m’a chuchoté :

-Derrière chaque peur, il a un désir. Il y a toujours un désir sous chaque peur aussi petite ou aussi terrifiante soit-elle ! Il y a toujours un désir, sache-le.

Il avait sa bouche tout près de mon oreille et il sentait le pain d’épice, confirma l’enfant.

Il m’a dit aussi :

 » Nous passons notre vie à cacher nos désirs, c’est pour cela qu’il y a tant de peurs dans le monde.  Mon unique travail, et mon seul secret, c’est de permettre à chacun d’oser retrouver, d’oser entendre et d’oser respecter le désir qu’il y a en lui sous chacune de ses peurs. »

L’enfant, en racontant tout cela, sentait bien que personne ne le croyait. Et il se mit à douter à nouveau de ses propres désirs.  Ce ne fut que bien des années plus tard qu’il retrouva la liberté de les entendre, de les accepter en lui, mais ceci est déjà une autre histoire.

Cependant, un jour, un homme décida de mettre le Magicien des Peurs en difficulté.  Oui, il voulait lui faire vivre un échec. Il fit le voyage, vint auprès du Magicien des Peurs avec une peur qu’il énonça ainsi :

-J’ai peur de mes désirs !

Le Magicien des Peurs lui demanda :

-Peux-tu me dire le désir le plus terrifiant qu’il y a en toi ?

-J’ai le désir de ne jamais mourir, murmura l’homme.

-En effet, c’est un désir terrible et fantastique que tu as là.

Puis, après un long silence, le Magicien des Peurs suggéra :

– Et quelle est la peur qu’il y a en toi, derrière ce désir ?  Car derrière chaque désir, il y a aussi une peur qui s’abrite et parfois même plusieurs peurs.

L’homme dit d’un seul trait :

-J’ai peur de ne pas avoir le temps de vivre toute ma vie.

-Et quel est le désir de cette peur ?

-Je voudrais vivre chaque instant de ma vie de la façon la plus intense, la plus vivante, la plus joyeuse, sans rien gaspiller.

-Voilà donc ton désir le plus redoutable, murmura le Magicien des Peurs.

Écoute-moi bien. Prends soin de ce désir, c’est un désir précieux, unique. Vivre chaque instant de sa vie de la façon la plus intense, la plus vivante, la plus joyeuse… sans rien gaspiller, c’est un très beau désir. Si tu respectes ce désir, si tu lui fais une place réelle en toi, tu ne craindras plus de mourir. Va, tu peux rentrer chez toi.

Mais vous qui me lisez, qui m’écoutez peut-être, vous allez tout de suite me dire :

-Alors, chacun d’entre nous peut devenir le magicien de ses peurs !

-Bien sûr, c’est possible, si chacun s’emploie à découvrir le désir qu’il y a en lui, sous chacune de ses peurs ! Oui, chacun de nous peut oser découvrir, dire ou proposer ses désirs. À la seule condition d’accepter que tous les désirs ne soient pas comblés. Chacun doit apprendre la différence entre un désir et sa réalisation…

-Alors, tous les désirs ne peuvent se réaliser, même si on le désire ?

-Non, tous les désirs ne peuvent se réaliser, seulement certains. Et nul ne sait à l’avance lequel de ses désirs sera seulement entendu, lequel sera comblé, lequel sera rejeté, lequel sera agrandi jusqu’aux rires des étoiles !

C’est cela, le grand secret de la vie. D’être imprévisible, jamais asservi et, en même temps, immensément ouvert et généreux face aux désirs des humains. Car il y a des désirs qui ont besoin de rester à l’état de désir, pour s’accomplir pleinement.

Des rumeurs disent que le Magicien des Peurs pourrait passer un jour dans notre pays…

 

Je crois donc que vous devez prendre le temps et faire l’effort d’accueillir vos peurs, vous déposer avec elles et saisir l’essence de leur présence en vous. Sont-elles présentes pour vous protéger ou pour vous empêcher de réussir, de vivre pleinement votre lumière (voir blogue ombre et lumière).

 

Avoir peur c’est tellement humain. Expérimentez son accueil, osez votre ombre, placez la peur dans une des quatre catégories. Dans la mesure du possible dites merci à celles qui vous protègent et pour les autres, ACTION, ACTION, ACTION. Laissez-vous ressentir la fierté d’aller plus haut, plus loin, de grandir et de dépasser sainement ces peurs qui vous habitent.

Peurs vraies qui protègent

Peurs vraies qui limitent

Peurs fausses qui viennent des autres

Peurs fausses imaginaires

 

 P.S. : En passant; en vous permettant l’accueil de vos peurs, vous permettez, aussi à ceux et celles qui vous entourent, de faire de même. Par ce geste, vous leur donnez la liberté de choisir entre être géré par leur peurs ou gérer leur peurs. Quel bel héritage, quel beau cadeau de Noël à partager.

 

Luc

 

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